Stabilité du débouché en mer de Grand-Lahou
28 mars 2022
Modélisation physique sédimentologique pour la stabilisation du cordon dunaire de Grand-Lahou (Côte d'Ivoire) au Laboratoire d'Artelia
Le site de Grand-Lahou (Côte d'Ivoire), et notamment le village de Lahou Kpanda, situé sur le cordon littoral de la lagune de Tagba connait une forte vulnérabilité à l’érosion côtière, liée notamment à la migration de l’embouchure en mer du fleuve Bandama. Le site est également confronté aux risques d’inondation et de submersion.
Le programme WACA (West African Coastal Areas) apporte l'assistance de la Banque Mondiale pour améliorer la gestion des risques littoraux, d'origines à la fois naturelle et anthropique affectant les communautés et les zones côtières de la région d’Afrique de l’Ouest, en intégrant la problématique du changement climatique. Ainsi, ce programme donne l’opportunité de reconsidérer la stratégie à adopter pour une gestion économique et naturelle durable du système lagunaire, en s’appuyant sur le Plan d’Investissement Multisectoriel (PIM) de Grand-Lahou.
C'est dans le cadre de ce programme qu'Artelia a mené depuis 2019 une étude de préfaisabilité pour évaluer les options d’adaptation du mode de gestion du littoral visant à assurer la stabilité du cordon sableux de Grand-Lahou. Cette préfaisabilité a permis d'identifier une solution préférentielle consistant à créer une ouverture artificielle du cordon à la position de l’embouchure de 1952, stabilisée par des mesures structurelles douces. La solution proposée s’inscrit aussi dans une optique de développement social et économique de Grand-Lahou, proposant un plan de dragage et de maintenance de chenaux dans la lagune pour améliorer les conditions de navigation pour les usagers et l’école de pêche, et l’implication des populations locales dans le suivi et l’entretien des ouvrages de protection basés sur des matériaux locaux.
Cette phase de préfaisabilité s'est notamment appuyée sur une modélisation numérique sédimentologique de l'évolution du cordon dunaire et du débouché reliant la rivière Bandama et la zone lagunaire, à la mer.
A la suite, Artelia a travaillé à préciser la conception des composantes de la solution retenue lors des phases d'étude de projet détaillé et de préparation des Documents d'Appel d'Offres. En support à cette phase de mise au point du projet, un modèle physique sédimentologique a été mis en œuvre au Laboratoire d’Artelia pour apprécier les phénomènes en jeu : profondeur maximale d’affouillement, zones d’érosion en limite d’ouvrage et pour mesurer l’efficacité du dispositif prévu : comportement des tapis anti-affouillement en situation d’érosion des fonds avoisinants, faisabilité du phasage de la fermeture de la passe actuelle identifié précédemment par le modèle numérique.
Cette étude technique de conception avait pour objectif d’accompagner le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, à travers l’Unité de Gestion de Projet WACA (UGP WACA), dans la mise en œuvre effective des travaux de la solution identifiée. L’UGP a effectué du 13 au 15 Décembre 2021 une visite au Laboratoire d’Artelia pour le suivi des essais de l’option d’adaptation testée sur le modèle. Celui-ci joue pleinement son rôle pour favoriser la communication et la concertation entre les acteurs du projet.